Eric Joisel : Premières oeuvres
Les animaux sont un sujet très courant en origami. Je les crée avec un haut niveau de réalisme, en essayant de leur donner vie. En utilisant des techniques de pliage comme le « box-pleating », les animaux profilés tels les escargots, les hérissons, les pangolins semblent particulièrement séduisants. La plupart d’entre eux sont réalisés en trois dimensions. Pour cela, le choix du meilleur papier est toujours très important. Une fois le pliage terminé, je peins l’origami avec un fixatif acrylique qui améliore l’esthétique de la surface des œuvres et consolide leur structure.
J’ai travaillé l’argile, la pierre et le bois avant de travailler le papier. Je préfère créer des modèles humains plutôt que des animaux. Avant de pouvoir essayer de plier un personnage humain complet, je me suis entraîné à fabriquer des masques et des visages pendant de nombreuses années. C’était plus qu’une simple fabrication, c’était le processus consistant à insuffler de la vie au papier et, surtout, à improviser partiellement chaque modèle pour que chacun d’entre eux soit distinct. C’est différent de l’origami traditionnel où chaque étape est parfaitement définie afin que les plieurs puissent produire des copies exactes. Tous mes modèles sont complètement uniques. J’expérimente également avec des matériaux inhabituels, par exemple, certains de mes modèles « papier » sont fabriqués en aluminium.
L’origami a souvent l’air « magique ». Depuis mon enfance, j’ai toujours été fasciné par le monde de Tolkien et celui des fées. Ainsi, en tant qu’adulte consacrant ma vie à l’origami, on peut supposer que je continue à me comporter comme un enfant vivant dans mon monde imaginaire.
« L’incroyable travail d’Eric ne semble parfois même pas pouvoir être de l’origami. Il est passé maître dans l’art d’incorporer des textures dans son travail ; en outre, il est l’un des rares artistes en origami à avoir maîtrisé les personnages humains. Ses masques ont inspiré d’autres artistes qui ont suivi des approches similaires, mais le travail d’Eric reste unique ».
Robert J. Lang